Parmi les nombreux spots de visite aux Saintes, le Fort Napoléon est de loin le site historique et culturel le plus incontournable de l’archipel.
Ce monument historique emblématique, bâti à la fin du XVIIIe siècle et reconstruit au milieu du siècle suivant, abrite aujourd’hui un musée unique, qui vous permettra d’en apprendre plus sur le passé des Saintes. Classé aux Monuments historiques depuis 1997, le Fort Napoléon bénéficie d’une aura exceptionnelle, qui rayonne sur l’ensemble de l’archipel des Saintes.
L’histoire du Fort Napoléon, le patrimoine des Saintes
L’histoire du Fort Napoléon est intimement liée à l’histoire de la rivalité franco-anglaise au XVIIIe siècle. De 1759 à 1763, l’archipel des Saintes est en effet une possession britannique.
Il est ensuite rendu au royaume de France suite à la signature du traité de Paris le 10 février 1763, qui met fin à la guerre de Sept Ans (1756-1763).
C’est ainsi sur fond de rivalité entre la France et l’Angleterre que le Fort Napoléon est bâti à la fin du XVIIIe siècle. Il n’était alors qu’un simple fortin, baptisé du nom de « Fort Louis ». En 1805, ce fortin sera renommé « Fort Napoléon », en hommage au nouvel empereur des Français, Napoléon Ier. Le fortin fut par la suite rasé, mais le nom est resté, et c’est celui que nous utilisons aujourd’hui pour évoquer son glorieux passé.
Les guerres napoléoniennes auront eu raison de ce fortin, qui fut détruit par les Anglais quelques années plus tard, en avril 1809. Le premier Fort Napoléon était en effet une fortification légère, seulement protégée par une enceinte de maçonnerie en mortier de terre.
Il ne disposait par ailleurs, pour tout armement, que de deux canons légers et trois mortiers. Cet armement était destiné à protéger la passe de la Baleine et la baie de Terre-de-Haut. Une protection bien insuffisante face à la puissance de feu britannique.
Après le traité de Paris du 30 mai 1814, l’archipel des Saintes fut restitué au royaume de France après avoir été occupé par les Anglais. Le rôle de ce traité était en effet de redéfinir les frontières de la France après l’abdication de Napoléon Ier, notamment en ce qui concernait les territoires d’outre-mer.
Suite à cette restitution, il fut donc décidé de rebâtir le Fort Napoléon sur les ruines de l’ancien fortin détruit. Cette reconstruction se déroula de 1816 à 1840 et permit au nouveau Fort Napoléon de se doter de hautes murailles d’enceinte, plus protectrices que les anciennes fortifications.
Il faudra cependant attendre 1842 pour que le Comité des Fortifications du Ministère et des Colonies décide de bâtir une véritable fortification bastionnée, offrant une meilleure protection pour assurer la défense du Fort Napoléon. Initiés en 1844, ces travaux de renforcement des fortifications s’étalèrent jusqu’en 1867, sous le règne de Napoléon III. Ils furent cependant interrompus entre 1849 et 1857, en raison d’une redirection des fonds initialement alloués pour cette reconstruction.
En dépit des efforts menés pour renforcer ses défenses, le Fort Napoléon ne servit jamais de forteresse à part entière. Il ne fut jamais utilisé en temps de guerre, la rivalité franco-anglaise dans les Antilles s’étant tarie. Il servit simplement de camp d’internement jusqu’au retrait de la garnison à la fin du XIXe siècle. Le régime de Vichy l’utilisa également comme camp d’internement pendant la Seconde Guerre mondiale, y enfermant notamment des résistants français.
Après la Seconde Guerre mondiale, le Fort Napoléon fut occupé par des colonies de vacances jusque dans les années 1960, avant d’être laissé à l’abandon, en proie à la végétation et aux dégradations.
Cependant, en 1973, l’association du Club du Vieux Manoir lance un programme de mise en valeur des monuments et sites naturels de Guadeloupe. Le Fort Napoléon retient leur attention et l’année suivante, l’Association saintoise de Protection du Patrimoine décide de financer sa restauration. Ses différentes actions ont ainsi permis l’aménagement du musée et du jardin botanique que vous pouvez visiter aujourd’hui.
Comment visiter le Fort Napoléon ?
Situé au sommet du Morne Mire à plus de 100 mètres d’altitude, le Fort Napoléon surplombe la baie des Saintes, offrant ainsi aux regards émerveillés de ses visiteurs des panoramas somptueux. L’accès au Fort Napoléon se fait depuis le bourg de Terre-de-Haut en une vingtaine de minutes à pied environ. Une fois que vous aurez atteint le sommet du Morne Mire, vous pourrez admirer à sa juste mesure l’architecture unique du Fort Napoléon, de style Vauban.
Le Fort Napoléon ne se caractérise pas seulement par son musée historique emblématique. Il est également très apprécié pour son jardin botanique d’exception, faisant aujourd’hui la joie et l’admiration des écotouristes. Le Jardin botanique du Fort Napoléon est principalement composé de plantes grasses, parmi lesquelles vivent de nombreux iguanes, que vous aurez la chance d’observer dans un cadre idéal.
Quelles sont les meilleures choses à voir dans le musée au sein du Fort Napoléon ?
Place forte des excursions saintoises, le Fort Napoléon abrite un musée réputé, retraçant l’histoire et les traditions locales de l’archipel des Saintes. Le musée se trouve à l’étage du Fort Napoléon. Il est principalement consacré à l’histoire des Saintes, mais permet également d’en apprendre davantage sur la biodiversité de l’archipel.
Vous y trouverez notamment des maquettes et des modèles réduits retraçant la bataille navale des Saintes, qui eut lieu en 1782 dans le cadre de la guerre des Antilles qui opposaient alors les Français aux Anglais.
Plus largement, visiter le musée du Fort Napoléon vous permettra de découvrir le passé tourmenté des Saintes à travers l’histoire de la colonisation et les reconstitutions de batailles marquantes. De nombreuses expositions permanentes vous permettront par ailleurs d’en apprendre plus sur les techniques de navigation pratiquées alors, mais aussi sur l’évolution des techniques militaires ou des techniques de pêche. Enfin, vous pourrez vous imprégner de l’atmosphère unique qui régnait aux Saintes en observant les nombreuses cartes postales et photographies anciennes dont regorge le musée du Fort Napoléon.